Tout d’abord, qu’est-ce que la vaccination ? D’après Wikipédia, le principe de la vaccination remonte à la nuit des temps. Une personne qui survit à la maladie est épargnée lors des épidémies suivantes. L’idée de prévenir le mal par le mal vient donc à JENNER dès 1796 qui vaccine contre la variole. Louis Pasteur développe le vaccin contre la rage en 1885.
La vaccination consiste à administrer un microbe sous différentes formes: vivant atténué, mort, une toxine inactivée ou juste des fractions de ce microbe. Le but est de de stimuler le système immunitaire de la personne vaccinée pour développer une immunité contre l’antigène, cet étranger. La réaction immunitaire de défense se fait sous forme d’anticorps ou par des cellules appelés lymphocytes. Cette réponse permet aussi une mise en mémoire de l’antigène présenté. A l’avenir, l’immunité acquise s’activera de façon plus rapide et plus forte lors d’une vraie contamination. Un vaccin est donc spécifique à un microbe mais pas à un autre. La production d’anticorps diminue progressivement dans un délai plus ou moins long, fixant ainsi la durée d’efficacité du vaccin et la nécessité ou non de rappels.
L’industrie pharmaceutique a développé des vaccins pour beaucoup de microbes : méningocoque, pneumocoque, varicelle, hépatite A B et D, Hémophilus, rotavirus, rubéole, HPV, Ebola récemment… D’autres ne sont pas suffisamment antigéniques pour être efficaces : VIH ou virus du SIDA, hépatite C, toxoplasme….
Le virus de la grippe est mutant, ce qui fait que les antigènes varient d’année en année. On est obligé chaque automne de concocter un nouveau vaccin. On utilise les souches qui ont sévit lors de l’hiver austral (dans l’hémisphère sud l’été précèdent). Ce qui explique que le vaccin n’est jamais efficace à 100% . On peut attraper la maladie même vaccinée, soit parce que notre immunité est trop faible soit parce que le microbe diffère de l’antigène administré. J’ai écrit un autre article spécifique sur la vaccination antigrippale. Je vous invite donc à le lire ici pour m’attarder sur d’autres vaccins. https://gynecotaarji.com/grippe-durant-et-en-dehors-de-la-grossesse-vaccin-ou-non/
La vaccination est une des interventions sanitaires les plus efficaces et les plus économiques pour l’OMS. Elle a permis d’éradiquer la variole, de réduire de 99 % à ce jour l’incidence mondiale de la poliomyélite. Elle a fait baisser de façon spectaculaire la morbidité, les incapacités et la mortalité dues à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche, à la tuberculose, et à la rougeole. Pour la seule année 2003, on estime que la vaccination a évité plus de 2 millions de décès.
Néanmoins,comme tout médicament, la vaccination peut avoir des effets secondaires. Il sont généralement bénins. L’une des manifestations les plus courantes est la fièvre et une inflammation locale (rougeur et douleur) qui traduisent le déclenchement de la réponse immunitaire recherchée par la vaccination. Dans de très rares cas, la vaccination peut entraîner des effets indésirables sérieux et, exceptionnellement fatals. Un choc anaphylactique (allergique avec chute tensionelle grave), extrêmement rare est aussi possible. D’autres désordres du système immunitaire peuvent apparaître. Développement de maladies auto-immunes graves comme une sclérose en plaque, un syndrome de Guillain–Barré . Mais leur fréquence reste exceptionnelle et semblable à celle dans la population non vaccinée.
Avant que la cause génétique de l’autisme ne soit établie, une publication a affirmé un lien entre ce vaccin et l’autisme. Quelques années plus tard, cette étude a été récusée, son auteur Andrew Wakefield ayant reconnu la fraude sur fond de conflits d’intérêts. Une étude de 2015 confirme qu’il n’y a aucun lien de cause à effet entre ce vaccin et l’autisme. Vous pouvez en savoir plus sur les études et les effets secondaires sur Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Vaccination )
Mais pourquoi la vaccination est devenue aussi décriée ces dernières années au point que les gens s’en éloignent. A cause d’internet, des réseaux sociaux et de la presse (électronique et papier), tout et son contraire peut être publié sans aucune limite ni contrôle. Toute information sensationnelle et inquiétante fait immédiatement le buzz, alors que les démentis ne sont jamais vus ou tout simplement pas mis en avant. Ce qui fait peur fait plus vendre que la réalité.
De plus grâce à la vaccination, beaucoup de maladies ont presque disparues au point qu’elles n’inquiètent plus les gens. Ils ne voient plus leurs conséquences. Au point que le discours des nombreux détracteurs de la vaccination commence à faire de l’effet : exagération des effets secondaires, enrichissement frauduleux de l’industrie pharmaceutique, effets protecteurs de telle ou telle méthode naturelle…
Beaucoup écrivent n’importe quoi, voire même sont aidés par des pseudo articles scientifiques publiés par des revues en ligne sans aucune crédibilité scientifique. Ils sont très médiatisés par Internet sur lequel tout le monde peut publier tout et n’importe quoi. Ils font plus de buzz que l’évidence based medecine, référence scientifique des médecins, parfois eux aussi perdus par l’excès d’information. Mais la vérité scientifique prend du temps pour être établie et reste relative. Surtout, elle n’est pas sensationnelle ni dans les premières pages de google ou des journaux!!!
Je ne dis pas que tous les vaccins sont recommandes ou obligatoires, chacun a des cibles particulières. De même l’industrie pharmaceutique ne travaille pas dans un but philanthropique et cherche avant tout à faire des profits. Mais toutes ces sociétés savantes et ces instances médicales nationales et internationales ne sont pas à leur botte et ne recommandent pas les vaccins juste pour les enrichir mais bien pour protéger les populations
Conséquence, la réapparition d’anciennes maladies autrefois presque éradiquées grâce à la vaccination telle des épidémies de rougeoles qui ont fait des morts en France en 2018. Dalleurs, pour casser la polémique entre vaccins recommandés et obligatoire, les autorités françaises en ont rendu 11 obligatoires tout simplement en 208. La réapparition de la poliomyélite en Syrie suite à la destruction de leur système de santé autrefois très à la pointe du fait de leur guerre civile est un autre exemple.
Chez nous, le Ministère de la santé (MSP) organise depuis plusieurs années un programme de vaccination contre la grippe. Dans les centres de santé, on retrouve le vaccin antigrippal incluant la souche H1N1 mais les gens s’en détournent. Même les gens les plus vulnérables et moins aisés n’en voulaient pas. Et maintenant qu’il y a 9 morts du fait de cette épidémie de grippe, tout le monde panique et il n’y a plus de vaccin en stock !!! Schizophrénie vous disais-je !!!!
Concernant la vaccination chez la femme enceinte, la plupart des vaccins sont permis, du moment qu’ils sont faits à base de vaccins morts ou de fractions antigéniques. Ces composants ne peuvent pas du tout transmettre la maladie. Le Centre de Référence des agents Tératogènes français (CRAT) est impartial et liste bien tous les vaccins autorisés sans effets secondaires sur le fœtus. (http://lecrat.fr/spip.php?page=article&id_article=451).
Les français recommandent vivement la vaccination des femmes enceintes contre la grippe. Ils considèrent qu’elles font partie des femmes à risque grave. La grossesse entraîne une immunodépression. Le corps se défend moins bien contre le virus qui peut entraîner des infections plus graves. (http://lecrat.fr/spip.php?page=article&id_article=915 )
Le MSP a aussi développé un programme de vaccination contre le tétanos néonatal. Il concerne surtout les femmes allant accoucher en milieu non médicalisé. Elles risquent d’utiliser des instruments souillés et de transmettre le tétanos au bébé. Ce dernier risquera quasiment la mort sans anticorps antitoxines tétanique transmis par la mère vaccinée.
Je finirai mon propos en insistant sur l’importance de trois autres vaccins en gynécologie, celui de l’hépatite B, contre le Papillomavirus HPV et contre la rubéole
L’hépatite B est une épidémie mondiale qui touche plus de 600 millions de gens. Elle occasionne parfois une hépatite chronique susceptible de se transformer par la suite en cirrhose du foie, voire de cancer. De plus, le virus B est assez résistant et se transmet facilement par différents moyens. On a faussement accusé le vaccin anti hépatite B de favoriser la sclérose en plaque. Ce sujet a fait beaucoup d’encre et la controverse persiste toujours. Mais l’OMS et la plupart des pays recommandent la vaccination, car l’hépatite B peut être aussi grave mais elle est surtout 100 fois plus fréquente que la SEP. Au minimum, ce vaccin doit concerner tous les professionnels de santé et les communauté à risque (crèches, écoles…)
Lien vers la controverse si vous voulez en savoir plus (http://controverses.sciences-po.fr/archive/hepatiteb/wordpress/index.html ).
Le vaccin anti HPV représente une grande avancée. C’est le seul moyen de prévention primaire du cancer du col utérin . ce cancer est du au virus HPV dans 99.7% des cas. L’Australie compte ERADIQUER ce fléau grâce à ce vaccin qu’elle destine à ses jeunes filles mais aussi aux garçons. Faire disparaître ce cancer virus-induit d’ici 10 ans est un espoir réel. Alors qu’il y en a encore 3000 nouveaux cas par an en France et au Maroc malgré le dépistage secondaire. Toute femme non vierge devrait faire régulièrement un frottis cervico vaginal. Mais toutes ne le font pas jusque à découvrir des cancers.
Ce vaccin a fait l’objet de beaucoup de contre publicité. On la même accusé d’occasionner des morts …par accident de la voie publique. Je ne dis pas qu’il n’a pas d’effets secondaires graves. Il en a, mais très très rarement. La fréquence du syndrome de Guillain barré reste exceptionnelle et sensiblement identique à la population non vaccinée. Vous pensez que toutes les autorités sanitaires le recommandent juste pour enrichir les laboratoires qui le produisent ?? Non, se protéger contre le HPV permet en plus d’éviter 90% des cancers du col mais aussi des cancers ORL, de la vulve de l’anus…eux aussi dus en partie au virus HPV. C’est donc dans une soucis de santé globale que ces autorités encouragent la vaccination de part le monde.
Le vaccin de la rubéole se fait (ou refait si non immunisée) chez la jeune femme qui est une maladie bénigne pour la maman. Mais la rubéole entraîne de graves malformations fœtales si elle survient durant les premiers mois. La vaccination anti rubéolique est contre indiquée chez la femme enceinte
Au final, à qui se fier ?? tapez sur Google effets secondaires de tel ou tel vaccin. Vous trouverez une multitude de sites pas toujours fiables qui vous dresseront des tableaux effrayant. Il est très simple aux détracteurs de faire de la mauvaise pub, de mettre en avant des cas cliniques qui existent réellement. Votre médecin lui-même est parfois perdu, mais il se réfère aux recommandations scientifiques établies par des experts adaptés à chaque pays et à chaque population.
Vous l’avez compris, je suis un pro-vaccination. Pas pour tous les vaccins, mais pour ceux qui protègent contre les maladies les plus grave. Ce qui est malheureux, c’est que le bons sens se perd. Les gens apeurés gobent tout et n’importe quoi. Comme l’illustre la panique actuelle d’une épidémie de grippe somme toute normale, nonobstant le décès rare d’une femme enceinte par absence de vaccination.